L'érosion des ouvrages hydrauliques en remblai
Trois modes de ruptures sont connus pour menacer les ouvrages hydrauliques en remblais:
- les instabilités mécaniques (c'est-à-dire le cisaillement mécanique),
- l'arrachement local des fines par écoulements internes (c'est-à-dire l'érosion interne),
- l'arrachement des grains par écoulements de surface (c'est-à-dire l'érosion externe ou surverse).
Si aucune statistique fiable n'est disponible à l'échelle du globe sur les ruptures de petits barrages, il est établi pour les grands barrages que plus de 90% de leurs ruptures sont dues à de l'érosion (interne aussi bien qu'externe).
La profession s'accorde sur le fait que la grande majorité des brêches des ouvrages hydrauliques de petite taille (digues, levées, etc.) est elle aussi induite par de l'érosion, interne aussi bien qu'externe.
Le risque d'érosion constitue donc un enjeu majeur pour la sûreté des ouvrages hydrauliques en remblai.
Étant donné que ce risque est d'autant plus fort que la charge hydraulique à l'amont est plus forte, son importance est appelée à croître sur le long terme. En effet, avec le réchauffement climatique, qui se traduira sous nos latitudes par un accroissement de la fréquence et de l'amplitude des épisodes climatiques extrêmes, le cumul annuel de nombre jours où les ouvrages seront soumis à une forte charge va augmenter.

Intérêt des essais d'érosion
Les techniques traditionnelles de diagnostic des ouvrages hydrauliques ne permettent pas d'évaluer de façon satisfaisante la vulnérabilité au risque d'érosion.
Les essais d'érosion ont pour objet de combler cette lacune, et de quantifier la résistance à l’érosion des sols constitutifs des ouvrages.
Ils sont généralement réalisés à partir de carottes prélevées lors de campagnes de reconnaissances géotechniques.
Ils sont le plus souvent utilisés dans le cadre d'« Études De Dangers » ou de « Diagnostics initiaux de sûreté ».